L’institut Montaigne rappelle que pour « sauver » le système de retraite par répartition français il faut reporter l’ âge de départ à la retraite. Des mesures doivent être mises en œuvre pour inciter les actifs à se maintenir dans l’emploi…
Un think tank indépendant, l’institut Montaigne, a publié une note le 19 juin 2015 dans laquelle elle préconise, afin de rééquilibrer les finances des régimes de retraite français, d’inciter “financièrement” au maintien dans l’emploi les “actifs qui arrivent à l’ âge de départ à la retraite”. Partant du constat reconnu qu’il y a de moins en moins de cotisants et de plus en plus de retraités, et que l’écart risque de se creuser d’avantage dans les années à venir, l’institut propose de maintenir plus longtemps au travail les “seniors”. Cela devrait avoir pour conséquence d’augmenter le nombre de cotisants tout en réduisant le nombre de retraités.
Si le rapport rappelle qu’il y a déjà un recul de l’âge de départ à la retraite enclenché depuis plusieurs années (la proportion d’actifs dans la génération 55-59 ans est passée de 55,3 % à 67,1 % entre 2007 et 2015), il constate que la situation reste préoccupante pour les + de 60 ans (environ 27 % d’actifs entre 60 et 64 ans, seulement 6 % à partir de 65 ans et au delà).
Pour inverser la courbe, la solution serait d’inciter financièrement à la poursuite d’activité par le versement d’une prime “maintien de l’emploi pour les seniors”. Le salarié qui pousuivrait son activité après 62 ans se verrait verser une prime équivalente à 20 % de son salaire annuel et, dans le même temps, l’employeur bénéficierait d’une réduction de ses charges patronales de 20 % pour les salariés concernés. Ces dépenses devraient “normalement être compensées par le décalage du versement des pensions de retraite”.
Le Think tank évalue à près de 5 milliards d’€/an les économies qui pourraient être réalisées par les Caisses de retraite (un peu plus de 3 milliards d’€ seraient néanmoins affectés aux mesures incitatives au maintien dans l’emploi).