À l’issue du 2e round de négociations ARRCO/AGIRC, qui s’est achevé le 20 mars 2015, il semblerait que les partenaires sociaux s’orientent, bon gré mal gré, vers une hausse « partagée » des cotisations de retraite complémentaire afin de résoudre les graves problèmes financiers auxquels doivent faire face les régimes.
En effet, alors même que le Medef avait laissé entendre qu’il n’accepterait pas d’agir sur les cotisations « au motif que cela viendrait alourdir les charges pesant déjà sur les entreprises », la pression de l’ensemble des organisations syndicales aurait, semble-t-il, porté ses fruits. Ces dernières martèlent en effet depuis le début des négociations que « les efforts devront être portés par l’ensemble des acteurs de la retraite complémentaire, les actifs, les retraités mais également les employeurs ».
À noter que le patronat a également revu à la baisse ses exigences sur l’effort demandé aux retraités. Il avait proposé la mise en place dès 2017 d’un abattement progressif, à partir de la génération 1957, sur le montant des retraites complémentaires pour les assurés qui souhaiteraient liquider leur pension avant 67 ans, ce qui « devrait les inciter à reporter l’âge de leur départ en retraite ».
Désormais serait proposé une mise en œuvre de cette mesure seulement à compter de 2019, et donc à partir de la génération 1959 et non plus 1957. Le montant de l’abattement, qui pouvait atteindre jusqu’à 40 % dans la première présentation du projet, pourrait être abaissé à 20 voir 30 % maximum.
Des négociations ARRCO/AGIRC qui risquent encore de durer un certain temps, avec leur lot de rebondissements. Il sera tout de même compliqué d’obtenir un consensus entre organisations syndicales et représentants du patronat tant leurs objectifs s’opposent… Il reste fort à parier que certaines partenaires sociaux comme la CGT ou FO ne laisseront qu’une faible marge de manœuvre au MEDEF, même si cela les conduit à quitter la table des négociations !