La France va dans le bon sens en matière de retraite, souligne l’OCDE, mais « cela ne sera pas suffisant pour assurer la sauvegarde du système par répartition ».
Alors même qu’un accord national interprofessionnel vient d’être signé entre partenaires sociaux pour réformer les retraites complémentaires et que d’autres mesures sont annoncées dans l’ensemble des régimes de retraite français pour réduire les déficits financiers, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) vient de publier un rapport alarmant le 1er décembre 2015 qui incite la France à “continuer les réformes pour assurer la viabilité des retraites”.
Des réformes jugées insuffisantes
Si l’organisation reconnaît que la France fait des efforts et que les retraités français sont parmi les “mieux traités” au niveau international (taux de pauvreté faible, revenus de retraites parmi les plus élevés), elle affirme néanmoins qu’il faut aller plus loin pour garantir la pérennité des régimes de retraite.
Plusieurs facteurs négatifs viennent en effet ternir le tableau : des dépenses publiques en matière de retraite toujours plus importantes (14,4 % du PIB alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 10,3 %), un âge normal de départ à la retraite en moyenne 5 ans moins élevé, des hypothèses d’évolution économique trop “optimistes” (en se basant sur les chiffres du Conseil d’orientation des retraites) et un système de retraite trop peu lisible qui manque de transparence pour les assurés (notamment à cause de sa complexité et de l’existence de plus d’une trentaine de régimes de retraite différents).
Des pistes pour équilibrer le système de retraite
L’OCDE évoque des pistes de réformes pour “assurer l’existence du système de retraite par répartition au-delà de 2050”. il faudrait ainsi par exemple opérer un recul significatif de l’âge normal de départ à la retraite, même si le rapporteur rappelle que des réformes ont déjà vu le jour et que d’autres sont en préparation (augmentation du nombre de trimestres requis pour avoir une carrière complète, passage de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans avec un nouveau report annoncé de 62 à 64 ans).
La pérennité du régime de retraite français passerait également par la mise en place “d’un régime unique de retraite” afin de réduire les disparités entre les assurés français, étape nécessaire malgré “la réticence probable de l’opinion publique, particulièrement des assurés affiliés aux régimes spéciaux type fonctionnaire, SNCF, EIG etc”. Une convergence progressive de la réglementation retraite pourrait être une possibilité.
Enfin, le rapport souligne qu’il existe “un trop grand nombre d’avantages accordés aux retraités qu’il faudrait revoir”, notamment les majorations familiales au titre des enfants, les charges sociales réduites par rapport aux actifs ainsi que l’existence d’un abattement fiscal de 10 % pour frais professionnels.