Alors même que les besoins liés à la dépendance augmentent, les frais restant à la charge des personnes âgées vivant en établissements s’avèrent souvent supérieurs à leurs revenus.
Triste constat dressé par la direction des recherches et statistiques du ministère des affaires sociales (DREES) dans une étude publiée le 30 mars 2016 : le coût du séjour dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) continue d’augmenter. En moyenne, l’étude estime à 2 171 €/mois les frais d’hébergement dans ce type d’établissement : 1 713 € au titre de l’accueil et du logement, auxquels s’ajoutent 458 € pour « tous les frais liés à la dépendance des résidents« . À ce montant global doivent toutefois être déduites certaines aides financières et fiscales : 69 € d’aide au logement (APL), 292 € d’allocations CAF pour la perte d’autonomie (APA) et 52 € de réduction d’impôt (en effet, la loi prévoit que 25 % des charges liées à l’hébergement des personnes âgées peuvent être déduites dans la limite de 10 000 €/an). Ce qui nous fait tout de même un total de 1 758 €/mois.
Le ministère précise que d’autres allocations peuvent éventuellement être perçues par les pensionnaires en situation de dépendance (aide sociale à l’hébergement etc.) mais comme elles sont soumises à des conditions de ressources très restrictives, elles ne concernent qu’une partie limitée des résidents (moins de 20 %) et n’ont pas été prises en compte par l’étude.
Un constat amère qui montre que le coût élevé du risque dépendance chez les personnes âgées n’a pas encore été véritablement envisagé par les pouvoirs publics. Le rapport évoque par ailleurs les différences de situation inhérentes au type d’établissement : en effet, dans les EHPAD privé à but lucratif, les prestations servies sont plus chères mais les résidents ont des ressources plus élevées et sont donc moins en difficulté financière par rapport aux établissement publics ou privés à but non lucratifs… Il semble nécessaire de se saisir rapidement de la question, les projections démographiques montrant par ailleurs que la population vivra de plus en plus longtemps mais pas forcément en meilleur santé…
Source : DREES