Présidentielles 2017 : ce qui est prévu pour nos retraites


L’avenir de nos retraites est au cœur du programme politique de plusieurs candidats à la prochaine présidentielle qui se déroulera début 2017. Afin d’y voir plus clair sur les mesures proposées par les candidats, nous dressons un panorama de ce qui pourrait constituer la prochaine réforme des retraites après celle de 2010 qui a relevé l’âge légal d’ouverture de droits et celle de 2014 qui a augmenter le nombre de trimestres de retraite requis à 43 annuités pour liquider ses pensions au taux plein (c’est à dire sans subir de décote).

retraites

Quel avenir pour nos retraites ?

Pour avoir une vision large de ce que proposent les différents candidats concernant nos retraites, nous avons choisi de vous montrer à la fois ce qui se dit à « gauche » comme à « droite ». De manière générale on constate que les premiers ne veulent pas toucher aux conditions de départ en retraite si ce n’est pour les améliorer, tandis que les seconds expriment quasi unanimement la nécessité de faire des efforts pour maintenir le système de retraite français par répartition. Des visions radicalement différentes…

Les candidats de gauche : globalement pour une amélioration des conditions de départ et de calcul de nos retraites

Contrairement aux candidats de droite (voir plus bas) les « présidentiables » de gauche n’ont pas mis au cœur de leur programme la question des retraites. Pour ceux qui l’évoquent, c’est surtout pour marquer leur volonté d’améliorer les droits des futurs retraités en augmentant les pensions et en revenant à un âge de départ à 60 ans.

  • Plusieurs candidats veulent en effet revenir à l’âge de départ prévu avant la réforme des retraites de 2010, soit 60 ans au lieu de 62 ans aujourd’hui, comme Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Gérard Filoche (PS)
  • Plusieurs mesures destinées à améliorer le montant des pensions de retraite sont également évoquées. Jean-Luc Mélenchon, encore lui, souhaite relever le niveau minimum des pensions au SMIC. Il est rejoint sur ce point par Jacques Cheminade (Solidarité et progrès). Ce dernier propose également de revoir le système des retraites anticipés en fonction des métiers, de plafonner le montant maximum des pensions de retraite à 10 SMIC et d’augmenter les pensions de réversion. Enfin, Gérard Filoche du PS a annoncé vouloir une augmentation des cotisations vieillesse à la charge majoritairement de l’employeur ainsi qu’une suppression des « retraites chapeau » servies à certains cadres dirigeants.

À droite, une volonté affichée d’alourdir les conditions de départ et d’uniformiser les différents régimes de retraite

Assez logiquement le son de cloche n’est pas le même chez les candidats de « droite », qui ont plutôt tendance à vouloir poursuivre le travail réalisé par les dernières réformes sur nos retraite, à savoir repousser l’âge légal de départ en retraite et augmenter le nombre de trimestres de retraite requis pour le taux plein, mais également s’attaquer au rapprochement des différents régimes de retraite qui fonctionnent selon des règles différentes et produisent, selon eux, des inégalités entre les assurés.

  • Nicolas Sarkozy (Les Républicains), pour commencer, avait annoncé depuis quelques mois déjà sa volonté de voir l’âge légal de départ en retraite repoussé de 62 à 64 ans d’ici à 2025. La question d’une réforme des régimes spéciaux lui tient également à coeur puisqu’il souhaite pour certains les aligner sur le régime privé (régimes Fonction publique) et pour d’autres tout bonnement les supprimer (régimes SNCF, RATP etc.).
  • Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) a annoncé quand à elle sa volonté de voir l’âge de départ en retraite relevé progressivement jusqu’à 65 ans. Pour simplifier le système des retraites et réduire les inégalités, elle a également évoqué la nécessité de prévoir la mise en oeuvre d’un régime unique par points comme cela existe déjà dans certains pays européens.
  • Alain Juppé (LR) poursuit sur la ligne des autres candidats puisqu’il propose à son tour un relèvement de l’âge de départ à 65 ans d’ici 2027, en le repoussant progressivement de 4 mois par génération dès 2018! S’agissant des régimes de retraite de la Fonction publique, dans un premier temps il faudrait organiser un alignement des conditions de départ sur celui du privé, et procéder à son « extinction lente » en ne recrutant plus que des agents publics sous statut privé dès 2018. Autre proposition, supprimer le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), mis en oeuvre suite à la dernière réforme des retraites de 2014 et qui permet notamment aux salariés exposés à de la pénibilité d’obtenir des droits pour anticiper leur départ. Selon lui il s’agit d’une « usine à gaz, mal pensée et difficile en l’état à mettre en oeuvre« .
  • François Fillon (LR) a lui aussi annoncé vouloir reporter l’âge de la retraite à 65 ans, mais propose également un alignement des régimes de la Fonction publique sur la retraite privé en leur imposant le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années de la Carrière et non plus sur le « salaire » de base perçu au cours des 6 derniers mois qui précèdent le départ. En compensation, les primes et autres indemnités qui sont aujourd’hui « mal prises en compte » pour la retraite des fonctionnaires seraient incluses. Enfin, comme Nicolas Sarkozy (voir plus haut), Mr Fillon souhaite supprimer certains régimes spéciaux comme la SNCF pour les intégrer au régime général des salariés.
  • Jean-François Copé (LR), enfin, souhaite un relèvement progressif d’ici 2026 de l’âge légal de départ à 65 ans (quelle surprise!). Cette mesure s’accompagnerait également d’une augmentation du nombre de trimestres requis pour le taux plein (c’est à dire une pension sans décote) à raison d’un trimestre supplémentaire toutes les 2 générations. À terme, la condition d’âge serait directement indexée par rapport à l’espérance de vie des français. Afin de remédier au gel des pensions de retraite, aujourd’hui revalorisées par rapport à l’inflation, Mr Copé se propose désormais de se baser directement sur l’évolution du PIB. Une autre mesure à destination des veufs/veuves prévoit de rétablir les avantages fiscaux (demi-part fiscale supplémentaire) dont ils bénéficiaient avant 2008. Enfin, il va plus loin que ses opposants puisqu’il propose une fusion directement des régimes de la Fonction publique avec le Régime général des salariés, ainsi que l’engagement d’une réflexion « sur le long terme » sur l’opportunité de créer un régime unique de retraite en France.
  • Dernier candidat LR, Bruno Lemaire, qui a annoncé vouloir lui aussi repousser l’âge légal de départ à 65 ans d’ici 2024, par tranche de 5 mois par génération dès l’année 2018. Revoir le principe des catégories actives (certains métiers pénibles dans la Fonction publique bénéficient de départs anticipés) en repoussant leur âge de départ « d’au moins 3 ans« . Il souhaite également poursuivre l’augmentation des cotisations retraite pour « harmoniser les taux dans chaque régime« , mettre fin aux régimes spéciaux tels que la SNCF, réduire les charges sociales sur les pensions d’au moins 0,3 %, harmoniser les règles d’attribution des pensions de réversion (certains régimes ont mis en place des conditions de ressources strictes pour en bénéficier, d’autres non…) ou encore supprimer le C3P (voir plus haut). Une simplification du système de retraite français est également à l’ordre du jour puisque Mr Lemaire propose d’unifier dès 2019 les régimes du privé (RG, MSA et RSI) et à terme de mettre en place un régime unique français par points d’ici 2022.
  • Pour conclure, Marine Le Pen (FN) va à contre courant des autres candidats de « droite » puisqu’elle souhaite revenir à un âge de départ en retraite à 60 ans. Afin de partir avec une retraite à taux plein il faudrait alors réunir au moins 160 trimestres soit 40 annuités. Sans préciser sa pensée, Mme Le Pen a évoqué la nécessité « non pas de faire des économies en alourdissant les conditions de départ de nos retraites mais d’agir sur la croissance et le chômage« . Autre proposition, élargir l’assiette des cotisations retraite aux « revenus du capital » pour rééquilibrer les régimes.

Auteur : Florent SARRAZIN

6 Commentaires

  • Claude dit :

    40 annuités pour tous ! C est égalité pour tous c est pas l âge qui compte mais les années travailler, partir à 60 ans avec 160 trimestres voilà le vrai équilibre et laissons les jeunes travailler car eux il n aurons jamais cotisés et quel avenir auront ils ?

  • ROBERT dit :

    pas un candidat nous parle d’augmentait les retraites,ce qui veut dire que je voterais pour moi car depuis 5 ans les augmentations sont nuls

  • LANNERS dit :

    augmentation derisoire pour les retraites je percois 711 euros PAS DE DROIT A L APL ALORS QUE CERTAINES CATEGORIES QUI PERCOIUVE BEAUCOUP PLUS 4DES AIDES SOCIALES ° EUX Y ONT DROIT C EST HONTEUX VIVEZ AVEZ AU GLOBAL 860 EUROS QUAND VOUS RETIREZ LOYER MUT SANTE 5PAS DROIT A L AIDE° ETC EAU CHAUFFAGE IL RESTE 57 EUROS POUR MANGER ET ENCORE DERISOIRE LES 300 EUROS PAR AN DE FILLON CA FAIT 25 EUROS PAR MOIS QU ILS ESSAYENT TOUS DE VIVRE AVEC 860 EUROS PAR MOIS AUCUN LOISIR MEME PAS POUVOIR ACHTER UNE PAIRE DE CHAUSSON DONC PAS DE VOTE

  • Nicole Nayman dit :

    Le montant des petites retraites est indécent et ne permet pas de survivre .Il ne devrait pas y avoir de retraites inférieures au SMIC .

  • jung dit :

    je pense que il font fausse route de retarder la retraite car les jeunes vont de plus en plus tard sur le marché de travail avec des travail précaire comme intérim travail aidé etude ect alors la retraite a 65 ans les jeunes sont démoraliser qu’il arriveront difficillement des 43 ans cotisé car le calcul francais est injuste cotisé 43 année et avoir 62 a 65 ans pour pretendre partir car il y as des personne qui on 43 ans de travail avant 62 ans je pense qu’on devrait juste prendre en considération les année cotisé et non l’age de la personne sa c’est une avancé positif pour les travailleurs et en meme temps faire de la place pour les jeunes garder les vieux plus longtemps au travaille apporte que des revolte chez les jeunes qui se sentent perdu et abandonner

    • Je suis d’accord avec vous mais les régimes de retraite doivent également prendre en compte un aspect important : l’allongement de l’espérance de vie. Faire partir en retraite sans prendre en compte un âge minimum de départ peut coûter très cher au final !
      De plus les considérations des caisses de retraites se bornent à assurer un équilibre financier sur le long terme, elles ne se préoccupent pas de l’emploi des jeunes ou des seniors…
      Les différentes administrations sont cloisonnées avec des objectifs parfois différents… D’où le serpent qui se mord la queue !

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